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Chili: la droite s'impose au Parlement, le candidat d'extrême droite José Antonio Kast renforcé
information fournie par AFP 18/11/2025 à 00:42

Le candidat à la présidentielle chilienne José Antonio Kast (g), du Parti républicain, et son épouse María Pía Adriasola (d) saluent leurs partisans après les premiers résultats des élections générales, à Santiago, le 16 novembre 2025 ( AFP / Raul BRAVO )

Le candidat à la présidentielle chilienne José Antonio Kast (g), du Parti républicain, et son épouse María Pía Adriasola (d) saluent leurs partisans après les premiers résultats des élections générales, à Santiago, le 16 novembre 2025 ( AFP / Raul BRAVO )

La droite a remporté la majorité au Parlement chilien, renforçant encore la position du candidat d'extrême droite José Antonio Kast avant le second tour de la présidentielle, et plaçant lundi sa rivale de gauche Jeannette Jara un peu plus sur la défensive.

Dans ce contexte défavorable, la candidate de la coalition de centre gauche au pouvoir a attaqué son adversaire, le qualifiant de figure "autoritaire" au bilan "fragile" au Parlement.

Jeannette Jara, 51 ans, est arrivée en tête du premier tour dimanche, devançant de peu l'ultraconservateur du Parti républicain, classé à l'extrême droite. Elle a toutefois obtenu un score inférieur aux prévisions, recueillant 26,85% des voix contre 23,92% pour M. Kast, selon des résultats portant sur 99,99% des suffrages.

Le total des voix recueillies par les candidats de gauche, inférieur à 30%, est le plus faible enregistré depuis le retour de la démocratie après la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).

José Antonio Kast, un avocat de 59 ans, est donné largement vainqueur du second tour prévu le 14 décembre, porté par un programme sécuritaire radical prévoyant des expulsions massives de migrants en situation irrégulière et la construction de prisons de haute sécurité.

S'il l'emporte, il deviendrait le premier dirigeant d'extrême droite du Chili depuis Augusto Pinochet.

Lors d'une rencontre avec des habitants du quartier défavorisé de La Pintana, dans le sud de Santiago, Jeannette Jara s'en est prise à son rival. "Je le trouve autoritaire, il dénigre ceux qui pensent différemment de lui", a déclaré la candidate issue de l'aile social-démocrate du Parti communiste.

– "Salaire égal" –

L'ancienne ministre du Travail, qui a notamment réduit la semaine de travail et lancé une réforme du système privé de retraites, a aussi accusé M. Kast de n'avoir fait adopter "aucune loi qui ait fait avancer le Chili".

Cherchant à mobiliser l'électorat féminin qui avait contribué à la victoire du président sortant Gabriel Boric face à José Antonio Kast en 2021, elle a promis "à travail égal, salaire égal" si elle était élue en décembre.

La campagne présidentielle est dominée par la hausse de la criminalité ces dernières années, que la droite impute à l'arrivée de gangs étrangers venus du Venezuela, du Pérou et d'autres pays latino-américains.

"Personne n'est en sécurité au Chili", a lancé lundi José Antonio Kast face à ses partisans dans la région d'Araucanie.

Jeannette Jara s'est engagée à renforcer la présence policière dans le pays et à lever le secret bancaire pour s'attaquer à la finance du crime organisé.

Son rival promet, lui, d'expulser des centaines de milliers de migrants en situation irrégulière et de construire murs, clôtures et tranchées le long de la frontière avec la Bolivie.

Il aborde désormais la campagne du second tour porté par la victoire de la droite aux législatives organisées en parallèle du premier tour.

Avec presque tous les bulletins dépouillés lundi, la droite obtient 76 des 155 sièges de la Chambre des députés, contre 64 pour la gauche. Au Sénat, les formations de droite disposeront à partir du 11 mars de 25 sièges, contre 23 pour les partis de gauche.

Guillaume Long, expert au Center for economic policy and research américain, souligne le "déplacement historique et sans précédent de l'électorat vers l'extrême droite", le qualifiant de "particulièrement préoccupant dans un pays marqué par le souvenir de la dictature et des violations des droits humains".

Julio Pacheco, un ingénieur de 44 ans, déclare pourtant davantage craindre le communisme que l'extrême droite. "L'expérience du Parti communiste dans d'autres pays a été désastreuse", dit-il à l'AFP.

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